Et après ?
Enfin un air d’ouf de
soulagement avec le retour aux urnes ce jour ! Un espoir pour
ressusciter le Mali qui se meurt. Une page du calvaire politico-militaire qui
se tourne, plus de 18 mois après. Depuis le putsch militaire du 22 mars 2012 perpétré
contre le régime du Président Amadou Toumani Touré (ATT), le Mali serait-il aujourd’hui
sur la voie de retrouver quiétude sociale et stabilité politique ?
L’élection présidentielle de ce
dimanche 28 juillet marquera certainement un déclic vers la reconstruction d’un
nouveau Mali de rêve. Un vœu profond de tous les Maliens. Avec l’accord de
Ouagadougou sur le Nord Mali signé par les différents protagonistes de la
crise, on est en droit d’espérer un début de dénouement même si ce n’est qu’un
accord d’étape obtenu, avec les rebelles touaregs. En tout cas pour l’heure, cet accord a permis
de ramener l’armée malienne à Kidal pour sécuriser les élections. Mais loin
s’en faut, les questions de fond demeurent toujours entières : la question
du putsch conduit par le capitaine Amadou Sanogo n’est pas encore réglée, le
problème touareg, la chefferie traditionnelle, etc. Beaucoup de questions
restent en suspens. La principale faiblesse de l’accord, c’est la signature
avec le groupe le moins représentatif de la rébellion du Nord Mali,
le MNLA.
Un autre groupuscule de rebelles,
le MUJAO menace de perturber le déroulement normal du scrutin en empêchant les
musulmans d’aller voter. Le degré du ressentiment et des suspicions réciproques
entre pouvoir et rébellion ne peut s’estomper par un paraphe sur un document.
Il ne sera pas exagéré de ne pas donner plus de crédit à cet accord plus qu’il
n’en a. Il s’agit certes d’un accord dont le contenu reste entouré de flou, à
la limite bancal mais qui vaut mieux qu’un conflit ouvert. Par ailleurs, il ne faut pas sous estimer
l’importance du détail et de la précision dans l’accord signé car le diable se
niche dans les détails. Une chose que les autorités maliennes, l’Union
africaine et la communauté internationale ne devront pas perdre de vue car on
le sait, une paix durable ne peut être obtenue dans des conditions pareilles. Mieux,
en décidant de reporter la substance de la négociation à l’après scrutin, l’épée
de Damoclès plane sur la tête de tout le monde. La communauté internationale
n’a-t-elle pas imposé à Bamako de discuter avec les ex rebelles du MNLA qui ont
pourtant ouvert la porte aux islamistes d’Aqmi ?
Autant de préoccupations majeures
dont le règlement devrait permettre de refonder une légitimité au pouvoir malien.
Légitimité dont la communauté internationale a besoin pour renforcer la
réorganisation politique et administrative du pays mais soumise à une question
centrale : la réconciliation. Cette dernière est loin d’être acquise entre
les communautés touaregs du Nord Mali. Cela paraît un pari impossible même si la
population touareg ne représente que 10 % de l’ensemble des habitants. Au Mali,
le taux de participation aux élections est généralement inférieur à 40%.
Avec la période du Ramadan à
laquelle s’ajoute la saison pluvieuse en cours dans ce pays, ce taux pourrait être
encore plus faible. La question est donc
de savoir, si le prochain Président, qui probablement sera élu avec un faible
suffrage national, pourra disposer de beaucoup de manœuvres pour négocier avec
les chefs rebelles touaregs et surtout asseoir une légitimité générale et
consensuelle du pouvoir malien. Le profil idéal du nouvel homme fort du Mali doit
être bâti sur un leadership exceptionnel, une grande capacité d’écoute
attentive, un atout managérial, une présence physique sur le terrain au contact
de tous les acteurs et par-dessus tout un esprit d’unité nationale.
Le défi prioritaire N°1 qui
préoccupe candidats, médiateurs de la crise et populations est celui de la
garantie de la sécurité des personnes et des biens sur tout le territoire
malien. Pour ce faire, il y a forcément un prix à payer. Quel sera donc l’objet
de la discussion de l’après élection avec les rebelles touaregs ? Doit-on
s’attendre à une nouvelle République Azawad? Quel sera la nature du mandat du
dispositif Cerval de l’armée française et des forces d’interposition de la
Minusma ? Que deviendra le Comité national pour le redressement de la
démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE) instauré par les
putschistes ? Au lendemain du scrutin, il importe de rouvrir de nouvelles
négociations plus franches pour de véritables résolutions très fermes. Puisse
le Mali connaître un nouveau départ pour redorer son blason de pays
démocratique d’antan.
Mikaïla
ISSA
Enfin un air d’ouf de
soulagement avec le retour aux urnes ce jour ! Un espoir pour
ressusciter le Mali qui se meurt. Une page du calvaire politico-militaire qui
se tourne, plus de 18 mois après. Depuis le putsch militaire du 22 mars 2012 perpétré
contre le régime du Président Amadou Toumani Touré (ATT), le Mali serait-il aujourd’hui
sur la voie de retrouver quiétude sociale et stabilité politique ?
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