Chronique


CHRONIQUE (du 28 juillet 2013)

Présidentielle au Mali : Et après ?

Enfin un air d’ouf de soulagement avec le retour dans les urnes ce jour ! Un espoir pour ressusciter le Mali qui se meurt. Une page du calvaire politico-militaire qui se tourne plus de 18 mois après. Depuis le putsch militaire du 22 mars 2012 perpétré contre le régime du Président Amadou Toumani Touré (ATT), le Mali serait-il aujourd’hui sur la voie de retrouver quiétude sociale et stabilité politique ? L’élection présidentielle de ce dimanche 28 juillet marquera certainement un déclic vers la reconstruction d’un nouveau Mali de rêve. Un vœu profond de tous les Maliens. 
Avec l’accord de Ouagadougou sur le Nord Mali signé par les différents protagonistes de la crise, on est en droit d’espérer un début de dénouement même si ce n’est qu’un accord d’étape obtenu, avec les rebelles touaregs. En tout cas, pour l’heure cet accord a permis de ramener l’armée malienne à Kidal pour sécuriser les élections. Mais loin s’en faut, les questions de fond demeurent toujours entières. La question du putsch conduit par le capitaine Amadou Sanogo n’est pas encore réglée. Le problème touareg, la chefferie traditionnelle, etc. Beaucoup de questions restent en suspens. La principale faiblesse de l’accord c’est la signature avec le groupe le moins représentatif de la rébellion du Nord Mali, le MNLA. Un autre groupuscule de rebelles, le MUJAO menace de perturber le déroulement normal du scrutin en empêchant les musulmans d’aller voter. Le degré du retentissement et des suspicions réciproques entre pouvoir et rébellion ne peut s’estomper par un paraphe sur un document. Il ne sera pas exagéré de ne pas donner plus de crédit à cet accord plus qu’il n’en a. Certes un accord dont le contenu reste entouré de flou, à la limite bancal mais qui vaut mieux qu’un conflit ouvert. 
Par ailleurs, il ne faut pas sous estimer l’importance du détail et de la précision dans l’accord signé car le diable se niche dans les détails. Une chose que les autorités maliennes, l’Union africaine et la communauté internationale ne doivent pas perdre de vue. Car aucune paix durable ne peut s’acquérir dans de conditions pareilles. Mieux, en décidant de reporter la substance de la négociation à l’après scrutin, l’épée de Damoclès plane sur la tête de tout le monde. La communauté n’a-t-elle pas imposé à Bamako de discuter avec d’ex rebelles du MNLA qui ont pourtant ouvert la porte aux islamistes d’Aqmi ? Un sentiment d’humiliation doublée de frustration qui anime les maliens quand il faut admettre de mettre sur pied d’égalité des groupes rebelles et l’Etat Malien. Autant de préoccupations majeures dont le règlement devrait permettre de refonder une légitimité au pouvoir malien. Légitimité dont la communauté internationale a besoin pour renforcer la réorganisation politique et administrative du pays mais soumise à une question centrale : la réconciliation. Cette dernière est loin d’être acquise entre les communautés touaregs du Nord Mali. Cela paraît un pari impossible même si la population touareg ne représente que 10 % de l’ensemble des habitants. 
Le taux de participation est généralement inférieur à 40%. En plus de la période du Ramadan ajoutée à la saison pluvieuse en cours dans ce pays, ce taux pourrait être encore plus faible. Or si le prochain Président est élu avec un faible suffrage national, il ne pourra pas disposer de beaucoup de manœuvres pour négocier avec les chefs rebelles touaregs et surtout asseoir une légitimité générale et consensuelle du pouvoir malien. Le profil idéal du nouvel homme fort du Mali doit être bâtit sur un leadership exceptionnel, une grande capacité d’écoute attentive, un atout managérial, une présence physique sur le terrain au contact de tous les acteurs et par-dessus tout un esprit d’unité national. 
Le défi prioritaire N°1 qui tient à cœur candidats, médiateurs de la crise et populations est celui de la garantie de la sécurité des personnes et des biens sur tout le territoire malien. Pour ce faire, il y a forcément un prix à payer. Quel sera donc l’objet de la discussion de l’après élection avec les rebelles touaregs ? Doit-on s’attendre à une nouvelle République Azaward? Quel sera la nature du mandat du dispositif Cerval de l’armée française et des forces d’interposition de la Minusma ? Que deviendra le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE) instauré par les putschistes ? Au lendemain du scrutin, il importe de rouvrir de nouvelles négociations plus franches pour de véritables résolutions très fermes. Puisse le Mali connaître un nouveau départ pour redorer son blason de pays démocratique d’antan.
                                                                                                 Mikaïla ISSA 

CHRONIQUE  (du 03 Novembre 2011)

Cette pub qui inquiète


Serions-nous tous en passe de gagner une seconde nationalité ou d’abandonner nos terres natales ? Chacun y répond selon ses ambitions, ses illusions ou encore ses rêves partout où la vie lui semble être plus rose. Immigration. Voici un mot qui agite les mentalités et habite les âmes de milliers de jeunes africains. Comment le définir dans le contexte africain sans se souvenir de l’esclavage noir? Comme les bras valides d’Afrique emportés il y a des siècles, aujourd’hui ce sont les jeunes qui mènent une course effrénée vers l’occident. Candidats à l’immigration, ils n’hésitent à prendre le risque nécessaire au prix de sa vie. Coûte que coûte, ces jeunes tentent leur coup de chance pour décrocher le Passeport du paradis occidental.
Dans la foulée, des services d’immigrations privés se créent dans notre pays. Leur publicité retient l’attention de tous. Citons : Canada sans détour, Accès Canada, Loterie Visa USA et j’en passe. Leur but : inciter et encourager les béninoises et béninois à accomplir leur immigration à destination de l’Europe ou des Etats-Unis d’Amérique. Mais pourquoi cette publicité agressive sur l’immigration, un phénomène qui pourrait vider notre pays de ses  ressources humaines compétentes ? Quels rôles jouent donc les ambassades ou consulats, légitimes représentation officielle de ces pays ? Personne ne se demande si cela ne constitue-t-il pas un danger pour notre pays. Nous courrons tout droit vers la fuite de des cerveaux et de nos talents susceptibles de bâtir  la patrie.
L’Europe et l’Amérique, continents d’immigration par excellence des jeunes d’Afrique, sont confrontés chaque année à un flux migratoire sans précédent. Conséquence. L’explusion de clandestins africains la plupart venus à la recherche de la prospérité  en occident à cause du taux de chômage élevé dans leurs pays respectifs. Ces gens là n’ont accès ni à l’éducation, ni à la santé ni à aucun service social. Il y a là un manque du sens de l’humanité à leur égard. De plus, l’occident a durcit sa politique d’immigration à l’égard des étrangers subsahariens. Un slogan comme « On ne veut pas d’eux ici » choque les susceptibilités de la race humaine. Les immigrants sont donc indésirables ou trop encombrants dans ce milieu. L’entrée au paradis occidental est difficile et tout le monde n’y va. En revanche, l’Afrique noire considérée comme un peuple non civilisé ne peut qu’accepter à cœur joie voire supplier  les « Toubabs » à visiter son territoire en leur exposant ses misères.
 La perméabilité fragrante  des  frontières des pays africains est une question sécuritaire qui devrait préoccuper tous les dirigeants du continent. Un signal d’alerte doit être lancé aux autorités en charge des services d’immigration et  un état de veille doit être observé afin d’épargner la population -souvent ignorante- d’une autre forme d’escroquerie. Comme le Réalisateur Béninois Sylvestre Amoussou dans son film « Africa Paradis » montrant une Afrique gagnante où on peut bien s’épanouir, réussir sa vie et pourquoi pas vivre le paradis, nous devons aimer et croire en l’avenir de nos pays, de notre continent. Au nom de l’Afrique !                                                                                                                Mikaïla ISSA
                                                                                                                      CHRONIQUE  (du 30 octobre 2011)

Au point mort vers la Mecque…

Fin de récréation ou départ impossible ? Que pouvons-nous répondre pour décider du sort des pèlerins béninois et étrangers regroupés à la mosquée centrale de Zongo à Cotonou? Un scénario inédit. Ce 29 octobre 2011 a été le grand jour de colère de tous les candidats au Hadj. Ne pouvant plus trop longtemps, l’enfermer dans leur cœur déjà rempli de la foi islamique, ils ont décidé enfin d’exprimer à la face de la nation, leur déception. La tension qui a monté dans le rang des fidèles musulmans sur place à Cotonou a atteint son paroxysme. Et pourtant ces hommes et ces femmes pétris de la foi musulmane ont payé leur billet d’avion et attendent toujours leur convoyage vers la terre sainte de l’Islam. Alors difficile d’imaginer un périple plus sombre. Dur de fuir leurs yeux larmoyants dans un visage triste et tout aussi dur la panique qui les animent. Encore plus dur de croiser leur regard et de sentir le battement de leur cœur désespéré. Voilà décrit la situation révoltante dans laquelle se débattent les pèlerins béninois. La vie quotidienne à la mosquée de Zongo ressemble à la vie dans un camp de refugiés. A la fois triste et paradoxal. Le pèlerinage à la Mecque, cette année a mis totalement à nu l’incapacité de l’Etat et l’irresponsabilité de nos autorités à bien organiser ce voyage. L’attente insupportable des pèlerins suivie  de leur descente dans les rues permettent de prendre la mesure de ce  scénario. Le gouvernement a failli à sa mission de facilitation du convoyage de nos compatriotes musulmans. Le Haut commissariat au pèlerinage n’a pas tenu parole et les fidèles musulmans sont laissés pour compte au profit des intérêts personnels de ses membres. Le coup de débrayage qui a emporté Raphiou Toukourou devrait donner le bon exemple et aider à trouver une solution durable. Mais hélas ! Le tableau est toujours noir. Et Comment lire encore l’espoir sur un tableau peint en noir ? Il y a là évidemment un « J’accuse » à la Zola pour exiger des explications et des clarifications sur le dossier du Hadj 2011 car comme l’écrit Stefan Zweig : «  La vérité à demi ne vaut rien, il la faut toujours entière. » A quand donc la fin du feuilleton hadj 2011 ? Pourvu que le scénario, tel qu’il se présente pour le moment, se déroule sans accroc. Inch’ALLAH !



                                                                                                   Mikaïla ISSA

CHRONIQUE (du 1er novembre 2011)

Au nom de la jeunesse africaine !

2011 est sans doute une année phare pour la jeunesse d’Afrique et du monde. La proclamation de l’Année Internationale de la Jeunesse par l’Assemblée Générale des Nations Unies est un acte fort qui témoigne de l’attention que la communauté internationale accorde à la jeunesse. Plus particulièrement l’Union Africaine proclame aussi chaque 1er novembre la Journée de la jeunesse africaine. Chaque année, dix millions de jeunes africains, c’est-à-dire 62% de sa population globale est prête pour l’emploi. Face à elle, une insignifiante capacité d’emploi évaluée à seulement 10%. Avec plus de 20℅ âgés entre 15 et 24 ans. A  l'horizon 2020, plus de 70% auront moins de 20 ans et n’auront aucun avenir socio-professionnel. Voilà les chiffres parlant de la réalité de la jeunesse africaine.Les plusieurs milliers d’associations et organisations de jeunes existant sur le continent devraient créer un environnement favorable à l’engagement de toute la jeunesse à impacter son milieu de vie, sa communauté et à apporter sa pierre à l’édifice. A travers le thème de cette journée « Dialogue et compréhension mutuelle », le rôle de la jeunesse dans le processus du dialogue entre les cultures est requise vu la capacité des jeunes à susciter de plus en plus des changements positifs dans leurs pays respectifs.Trop de discours entendus et que d’initiatives prises de la part des dirigeants. Résultats. Beaucoup de jeunes  sont exclus des processus économiques et politiques. Ce qui s’explique par le fait qu’ils ne disposent pas des préalables requis pour une participation efficace. Beaucoup d’Etats n’offrent pas une réelle opportunité de participation aux jeunes. Les quelques jeunes associés aux processus de prise de décisions sont choisis sur des critères partisans. Le clientélisme sape les fondements d’une meilleure représentativité des jeunes dans les instances délibératives. Il y a là l’urgence pour les dirigeants africains d’investir davantage dans la jeunesse afin de lui permettre d’assurer un processus de développement durable et général grâce à ses talents, ses potentiels, son dynamisme et sa détermination à agir pour faire changer les choses et surtout relever les défis présents et futurs. La jeunesse, a dit le Nikita Topanou, Président de la JCI Bénin, représente la clé d’un monde et du Bénin meilleur. C’est pourquoi les jeunes réfutent désormais l’expression « vous êtes l’avenir de ce pays » parce qu’ils veulent désormais « être le présent ou tout au moins faire partie du présent ». Reviens donc aux autorités de  les impliquer davantage à l’identification des  meilleurs modèles dynamiques pour leur épanouissement  et aussi pouvant leur permettre de participer aux efforts de développement du pays. Les Jeunes, héritiers légitimes de l’avenir du Continent, doivent accéder de manière rapide à toutes les connaissances, à la technologie et aux expériences qui permettent le changement de génération qu’ils doivent porter sur eux avec grande responsabilité, car  la jeunesse n’attend pas une solution, elle est la solution.

                                                                                                Mikaïla ISSA

CHRONIQUE 

Nago II !

Ceux qui croyaient tourner définitivement la page Nago1 retrouvent plutôt aujourd’hui Nago2. Décidément inédit et donc historique dans la vie politique béninoise. Mathurin Koffi Nago reprend les commandes du parlement pour cinq ans. Le régime parlementaire Nago II annonce d’ores et déjà les couleurs. Après moules tractations pour l’hisser une seconde fois au perchoir, ce n’est pas chose aisée pour l’homme de se voir « royalement » reconduire. Une course très rude qui disqualifie les concurrents au souffle court. Même si Nago aurait bénéficié du soutien du Chef de l’Etat, il faut tout de même reconnaître que sa réélection s’inscrit dans l’objectif du Président Boni Yayi de réaliser sa vision pour ce second quinquennat. Et pour ce faire, il lui faudra un homme de main, un homme de confiance sur qui il pourra compter pour mener à terme ses réformes. Mais le peuple béninois continue de porter en lui les séquelles nées de la gestion de la précédente législature. En effet, bons nombres ne voulant pas être des oiseaux de mauvaise augure, s’impatientent de voir de quoi serait faite cette nouvelle législature. Il convient donc de tirer un trait sur ce passé malheureux. Mais il serait loisible pour le Président Nago d’éviter cette fois-ci de tomber dans le piège de l’exclusion, de la gestion solitaire du pouvoir. Toutes choses qui ont œuvré à ternir consciemment ou inconsciemment son image. L’homme a même, à un moment donné perdu toutes considérations dans le palais dues à son rang dans le palais qu’il gouvernait. L’assemblée nationale doit retrouver ses lettres de noblesse et être de moins en moins considérée comme la caisse de résonnance de l’exécutif qui dicterait sa loi au législatif. Nous sommes dans un état démocratique où le respect du principe de la séparation étanche des pouvoirs doit être inviolable. Tel un Rubicon qu’on ne peut traverser. Toutefois comme l’assure Friedrich Nietzsche « Celui qui sait commander trouve toujours ceux qui doivent obéir ». Monsieur le Président, la tâche est immense et les attentes nombreuses !



                                                                                                  Mikaïla ISSA



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